Château de Berzème
Situé
en Coiron (Coyron), dans une position agréable, le château de Berzème
jouit d’une superbe vue. A l’est ce sont les Alpes couvertes de neige;
au sud les montagnes de Villeneuve-de-Berg, dont les silhouettes
s’estompent à peine dans le ciel lumineux du Midi. A l’ouest les
Cévennes dans toute leur sévérité; au nord c’est le Mezenc, le Pilat, le
Mont-Blanc. Bois et prairies couvrent ce coin du Coyron où le vieux
manoir paraît se cacher dans un nid de verdure. Berzème doit dater du
XVe siècle. C’est un bâtiment carré flanqué sur sa façade sud de deux
tours rondes. Dans celle de droite se trouve un large escalier en
châtaignier, qui date de la construction du château; dans celle de
gauche, un oratoire. A l’intérieur nous remarquons de belles pièces avec
plafonds à la française. La Révolution a laissé là aussi des traces de
son passage: les tours ont été écimées et il n’existe plus de créneaux
ni de mâchicoulis. Quel fut le gentilhomme qui construisit Berzème?
Quelques parchemins jaunis par les siècles nous l’apprendront
certainement un jour. Pour l’instant nous trouvons que les Fayon
possédèrent cette seigneurie dès le début du XVIe siècle. La pièce dont
nous donnons ici un extrait est intéressante pour l’histoire de cette
famille: extrait des registres du Conseil d’Etat. "Sur la requête
présentée au Roy étant en son Conseil, par Jean-Claude Fayon, seigneur
du Clap, de Berzème, Saint-Geniés, baron d’Allier et de Montbrun; Louis
et Jean-Louis de Fayon, frères, fils de Jacques de Fayon, seigneurs de
Verdus et de La Prade, bailly d’épée de la ville et vicomté de Privas;
contenant que depuis 1542 leurs auteurs ont possédé des charges de
bailly d’épée et capitaine châtelain de la ville et vicomté de Privas,
qu’ils ont toujours pris la qualité d’écuyers ou de nobles, aussi bien
que leurs ancêtres les plus reculés. Que Jean-Claude de Fayon, leur
trisayeul, qui commandait dans le château de Privas, à cause de ses
charges fit tous ses efforts pour s’opposer aux progrès de l’hérésie.
Que son attachement à la religion et au bien de l’Etat lui attira la
haine des réligionnaires, lesquels ayant assiégé, en en 1622, le château
de Privas, le détruisirent après l’avoir pillé, et que les titres,
meubles et effets du sieur de Fayon, périrent avec lui dans les ruines
du château. Que l’animosité des rebelles se fit ressentir jusqu’aux
domaines qu’il avait à la campagne, qui furent entièrement dégradés et
dont les maisons furent ruinées".
Un certificat du sieur comte de Vogüé, grand bailli du Vivarais, baron
des Etats de Languedoc; avis du sieur de Bernage, conseiller d’État et
intendant du Languedoc, du 4 avril 1734, par lequel il est dit qu’il y a
lieu d’accorder au sieur Fayon des lettres de confirmation de
noblesse.... Fait au Conseil d’Etat du Roy, Sa Majesté y étant, tenu à
Versailles, le 28 mai 1740, signé: Phileppeaux. En 1782, Jean de
Roqueplane, receveur des tailles du Vivarais, achète les seigneuries de
Berzème, d’Allier et de Montbrun, d’Antoine de Fayon de Montbrun,
chanoine de la cathédrale de Viviers, pour la somme de 120000 livres, et
mourut dans les premières années du XIXe siècle. Le fils de Jean de
Roqueplane, Jean-Pierre, né en 1768, épousa Anne-Jeanne-Marie de Bigny
et mourut sans laisser de postérité, en 1845, âgé de 77 ans, instituant
pour son héritier son cousin: le chanoine de Tavernol de Barrés. Au XIXe
siècle, l'un des propriétaires, Eugène de Villedieu, y créa un
arboretum composé d'essences nobles, confié en gestion à l'ONF. Au début
du XXe siècle le château de Berzème était la propriété de Madame Eugène
de Villedieu. (1) Le château était encore habité en 1986 mais déjà mal
entretenu. C'était presque une ruine dix ans plus tard. Mis en vente, il
avait d'abord intéressé un promoteur, mais la commune décida de
l'acheter pour le préserver.
Éléments protégés MH:
les façades et les toitures du logis; les communs en totalité:
inscription par arrêté du 28 février 1997.
château de Berzème 07580 Berzème
Téléphone : 04 75 36 70 97
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