Châteaux de France inscrits et classés au titre des Monuments Historiques

Châteaux de France inscrits et classés au titre des Monuments Historiques

samedi 16 août 2025

 

Château de l'Empéri

En 871 est citée la villa Salone. En 921 est mentionné le castrum de Sallone. Les quatre plus anciens châteaux du comté d’Arles sont tous construits sur des fiscs par l'évêque: Vernègue sur le fisc d'Alleins, Salon sur le fisc de Grans, Istres sur le fisc d'Ugium, Fos sur le fisc de Fossae Marianae. En 1143, Pierre de Lambesc, allié par sa femme Alasacie aux sires de Baux, cède le castrum à l’archevêque d'Arles en échange de Vemègue et d'Avallon. En 1144, l'empereur Conrad III de Hohenstaufen confirme les droits de l'archevêque d’Arles sur le castrum de Sailone. Vers 1158, l'empereur Frédéric 1er, roi de Bourgogne-Arles, confirme à l'archevêque d'Arles ses droits sur le quart d'Arles et les seigneuries et châteaux de Fos, Trinquetaille, Salon, Saint-Chamas, Montdragon et autres… En 1159, le vicomte Hugues-Geofroi de Marseille vend à l'archevêque d'Arles tous ses droits sur le château de Salon. En 1192, Guillaume Porcelet prête serment de fidélité à l'archevêque d’Arles pour le castrum de Sallone (et le castrum Sancto Amantio). Vers 1203/1212, Guillaume Porcelet prête le même serment de fidélité à l’archevêque. En 1219/1220, le château est reconstruit par l'archevêque d'Arles Hugues II; on mentionne alors la camera sale veteris de l'archevêque dans le castrum Sallonis. En 1225/1226, le comte Raimond-Bérenger V reconnaît les droits de l'archevêque d'Arles sur Salon. En 1227, un acte est établi dans l’aula nova. En 1232, Raimond-Bérenger V exonère des péages comtaux récents les châteaux de l’archevêque d'Arles, dont celui de Salon. En 1233-1258, des travaux sont réalisés par l'archevêque Jean de Baux. En 1240, un acte est établi dans la salle neuve (in arce archiepiscopali, in aula nova). Au XIIIe siècle, Salon est le principal centre des seigneuries rurales de l'archevêque; il y a toutes les juridictions et c’est là que siège sa cour temporelle. En 1252, l'enquête des droits du comte ne signale aucun droit à Salon. 

 En 1341, un inventaire donne comme armement: 20 arbalètes, 6 écus blancs, 6 écus vieux, 7 baudriers pour tendre les arbalètes, 1 tour pour tendre les grandes arbalètes, 5 carquois de cuir, 2 écus vieux ornés de l’aigle, 1 écu avec mitre et crosse, 22 armures couvertes de toile de lin, 25 gorgerins, 1 aigle de fer et comme mobilier: 1 coffre ancien en noyer, 1 coffre rempli de linge, 4 coffres en sapin, 2 coffres à pieds, 1 long coffre, 2 coffres avec des écrits, 1 armoire en bois contenant des archives, 2 dressoirs, 27 petites tables (tauleyrones), 13 grandes tables, 1 table fendue, 8 sièges, 1 cathèdre peinte, 2 sièges archiépiscopaux brisés, 1 petit autel de bois portatif, 1 grand chaudron, 1 poëlon de cuivre, 4 brocs à vin, 2 candélabres de fer, 1 grand chandelier de cuivre. La literie: 12 matelas (dont 3 usés), 4 matelas de plume, 6 draps, 5 oreillers de plume, 6 coussins (dont 2 usés), 2 couvertures de lit de drap vert, 1 de drap jaune, 5 draps sans valeur, 3 fourrures de peau de renard, 2 fourrures de peau de lapin, et 1 gros livre. Dans la prison: 5 fers pour pieds (compedes), 2 fers à mains (manicas), 1 marteau, 4 anneaux. De 1374 à 1388, des travaux sont réalisés pour l’archevêque Pierre de Cros. En 1396, on remet en état les frabucs et bombardes de Grambois et Salon; on envoie quérir en Piémont un maître pour faire un autre trabuc et une bombarde; ces engins pèsent huit tonnes et lancent des pierres de 300 kg. De 1450 à 1463, le château est modifié par l'archevêque Pierre de Foix. Au XVIe siècle, des logis sont reconstruits par l’archevêque Jean Terrier. Vers 1585, la porte actuelle est refaite par Henri d'Angoulême, gouverneur de Provence. Un corps de garde est de 1656... 

 Château-fort, dit L'Empéri, construit au XIIIe siècle, sur un plateau rocheux à pic, au plus haut de la ville, à 90 mètres d'altitude. Une enceinte oblongue de 170 X 50 mètres est divisée en trois parties. Une vaste basse-cour précède l'entrée ouverte au midi, petit châtelet carré flanqué d’une haute tourelle de guet (XIIIe siècle) dont le couronnement crénelé est en saillie sur une corniche moulurée. Le fossé qui l’isolait a été comblé en 1860. Le donjon carré est une grosse tour qui a son rez-de-chaussée voûté en berceau brisé et ses trois étages planchéiés; le parapet du couronnement est sur mâchicoulis. Il est élevé ou remanié à la fin du XIVe siècle (vers 1374-1388). Ses grandes fenêtres du premier étage sont ouvertes vers 1499-1521. L’accès à la "cour haute" se fait sous la voûte en berceau du châtelet, puis par un passage couvert de dalles. Au sud (à gauche en entrant), le logis s'élève sur une cave creusée dans le rocher et voûtée d’un berceau surbaissé renforcé par deux doubleaux; le rez-de-chaussée est couvert de voûtes d’arêtes du XVIIe siècle et la pièce haute plafonnée à la française. À l'est et au nord, la cour est close par des bâtiments du XVIe siècle dits "appartements de la reine Jeanne" qui s’appuient sur l'enceinte du XIIIe siècle. À l'ouest, un bâtiment du XIVe siècle borde le rocher à pic. Son rez-de-chaussée est une salle de vingt sur sept mètres plafonnée à la française. Il est surmonté de deux étages. La partie la plus septentrionale du site, autour de la dernière cour, est aussi la plus ancienne. Elle remonte au XIIe siècle. Elle comprend la chapelle, des logis (à l’ouest et à l’est) et la base d’une tour du XIIe siècle. Son côté nord est occupé par un bâtiment (17 X 5,30 mètres) du XIIIe siècle, qui fut flanqué d’une tourelle carrée contenant un escalier en vis dont on voit la base à l'extrémité orientale.

Éléments protégés MH: le château de l'Empéri : classement par arrêté du 10 septembre 1956. 

 château de l'Empéri 13300 Salon-de-Provence 

Téléphone : 04 90 56 39 23

  

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