Châteaux de Lastours
Les
châteaux de Lastours, en occitan Las Tors, ce qui signifie en français,
"les tours" sont quatre châteaux dits cathares situés sur la commune de
Lastours dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon.
Les quatre châteaux sont sur un éperon rocheux au dessus du village de
Lastours isolés par les profondes vallées de l'Orbiel et du Grésilhou.
Ils étaient le verrou du Cabardès d'où le nom du château principal :
Cabaret. Ils sont bâtis à 300 mètres d'altitude dans le même axe :
Cabaret, Surdespine, la Tour Régine et Quertinheux légèrement en
retrait. Ces quatre châteaux font bien partie d'un seul ensemble même
s'ils n'ont aucune structure en commun. Le contexte naturel du site a
permis de faire l'économie d'une forteresse de grande taille et les
plans ont été adaptés aux rochers sur lesquels ils sont construits. La
construction est parfois hétérogène du fait de l'étalement des
remaniements réalisés sur les châteaux. Au Moyen-Âge, le site appartient
au seigneur de Cabaret, cité pour la 1ère fois en 1067, leurs richesses
proviennent de l'exploitation des mines de fer.
Seuls trois châteaux sont bâtis au XIe siècle et leurs emplacements ont
évolué dans le temps suivant les destructions et reconstructions
successives. A cette époque, les seigneurs de Cabaret sont au moins au
nombre de 22, les châteaux ont vécu les événements de la croisade contre
les Albigeois, car les seigneurs de Cabaret sont liés aux adeptes du
catharisme. Les villages alentours des châteaux ont accueilli de
nombreux cathares. La forteresse appartient à l'époque à Pierre Roger de
Cabaret fidèle de Raymond Roger Trencavel qui a combattu à côté de lui
lors de la défense de Carcassonne. Le site subit dès 1209 les attaques
de Simon de Montfort. Lastours résiste, mais le croisé Bouchard de
Marly, seigneur du château de Saissac est fait prisonnier par
Pierre-Roger. Sa libération est négociée contre la reddition de Cabaret
en 1211. En 1223, les seigneurs de Cabaret reprennent leurs terres et
Cabaret devient le siège de l'évêché cathare du Carcassès, le seigneur
Pierre Roger résista pendant de nombreuses années aux attaques de Simon
de Montfort. En 1227 les châteaux sont de nouveau assiégés par Humbert
de Beaujeu et en 1229, Cabaret capitule. Les villages et châteaux sont
pillés puis reconstruit pour devenir des forteresses royales, la tour
Régine est construite par ordre du roi pour affirmer sa suprématie. Ils
deviennent le centre administratif et militaire de six communautés
formant la châtellenie du Cabardès. Au XVIe siècle, les châteaux sont
occupés par les protestants, mais en sont délogés par le maréchal de
Joyeuse en 1591.
Les quatre châteaux sont placés en haut de la crête sur un axe nord-sud:
Cabaret, Tour Régine, Surdespine et Querthineux. Ils contrôlent les
principales voies d'accès dans le Cabardès et la Montagne Noire, le site
est classé aux monuments historiques en 1905 et les fouilles
archéologiques sont toujours actives. Le château de Cabaret est la
citadelle principale avec un système de défense de type barbacane. Il
est constitué d'une tour au nord, d'un donjon au sud et d'un corps de
bâtiment au centre. Le tout est entouré de remparts avec un chemin de
ronde, l'ensemble est édifié avec un appareil irrégulier et des pierres
de taille pour les angles. La Tour Régine est la forteresse la plus
récente et la plus petite de l'ensemble, constituée d'une tour entourée
d'une courtine dont les murailles sont effondrées. Au sous-sol la tour
contient la citerne la plus vaste des quatre châteaux, la tour est
constituée de trois étages desservis par une escalier à vis. La pierre
de calcaire blanc utilisée est identique à celle de Cabaret. Le château
de Surdespine est le moins conservé des quatre. Il est constitué d'une
tour carrée, d'un logis et d'une citerne. Une courtine de plan
rectangulaire protège l'ensemble. Il se caractérise par la rareté de ses
meurtrières et par ses quatre fenêtres en plein cintre. Le château de
Quertinheux est placé le plus au sud de la crête sur un piton rocheux
isolé, et est constitué d'une tour circulaire et d'une courtine, une
avancée en chicane défend l'entrée du château, il surplombe les restes
d'une église romane détruite.
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