Château de Vaussèche
L'importance
de sa construction, l’élégance de ses tours nous disent assez que ce
château fut l’apanage d’une famille considérable. Prairies, forêts,
ruisseaux aux rives verdoyantes recouvrent son domaine. Les de Presles
étaient, en effet, riches et anciens en Vivarais où nous les trouvons
dès le début du XIIIe siècle. Ils possédaient dans notre province
Vaussèche près de Vernoux, La Tourette, Durfort, Gluiras,
Saint-Fortunat, Durtail, Les Peschiers près Vernoux, Chambon et Geys. Le
fief et château de Presles, son berceau, est situé dans la paroisse de
Chalencon. Roger de Presles "de Prahellis" rendit hommages, en 1414, au
seigneur de Joyeuse. On trouve ensuite Claude de Presles et son fils
Gérenton. En 1445, Gérenton de Presles, neveu de Guillaume de Presles,
seigneur de Vaussèches et du Chambon, possédait la seigneurie des
Peschiers, près Vernoux. En 1502, noble Guinot de Chambaud était
seigneur de la Tourette et Gluiras. Ses fils moururent sans postérité et
sa fille Marguerite épousa Messire de Presles de la Vaussèche. Gilbert
de Vaussèche, son petit-fils, n’eut pas d’enfant de son mariage avec
Guigonne Prunier de Saint-André. Les seigneuries de la Tourette, Durfort
et Saint-Fortunat passèrent, en 1624, à Marie de Vaussèche, sa nièce,
fille de son frère, noble Claude de la Vaussèche, tué en 1575 au siège
de Baïx-sur-Baïx, et de Marguerite Bourdit, mariés par contrat reçu
maître René Mosy, notaire de Montpellier, du 4 mars 1574. Marie de
Vaussèche épousa, le 8 août 1604, Guillaume de Ginestoux de La Bastide,
fils de Charles et d’Anne d’Agrain des Ubaz et lui apporta les terres de
La Tourette, de Durfort et Gluiras.
Ladite dame de Vaussèche, veuve dudit Guillaume, fit son testament dans
lequel elle institue son héritier noble Gabriel de Ginestoux, seigneur
de Saint-Cierge, et fait des legs à noble Just-Henry, abbé de Charay et à
noble Joseph de Ginestoux, seigneur de Saint-Vincent, ses fils, et
dudit feu Guillaume, son mari. Reçu, Mirabel, notaire, le 10 avril 1648.
Le 7 novembre 1632, noble Just-Henry, fils de noble Guillaume de
Ginestoux, seigneur de La Bastide, La Tourette et autres places, et de
dame Marie de Vaussèche de La Tourette, épousa demoiselle Anthoinette de
Luc, contrat reçu Maîtres Rouchet et La Cour, notaires. Son fils, autre
Just-Henry, épousa, le 10 décembre 1665, demoiselle de La
Tour-Saint-Vidal, (contrat reçu Guérin et Loriol, notaires). La copie du
jugement de noblesse de Messires Just-Henry de Ginestoux, marquis de La
Tourette, et Durfort, père et fils, porte que "Claude Bazin,
chevalier-seigneur de Bezons, conseiller du Roy, ordinaire en tous ses
conseils et... en exécution de la déclaration du 8 février 1664, et
arrêt du Conseil du 24 décembre 1667, d’une part, et noble Just-Henry de
Ginestoux, marquis de La Tourette, seigneur de Vernoux, Saint-Fortunat,
Gluiras, Vaussèche, Châteauneuf, Saint-Appolinas, Derias et autres
places, demeurant en son château de La Tourette, diocèse de Viviers,
tant pour lui que pour noble Just-Henry de Ginestoux, marquis de
Durfort, son fils. Noble Annet de Ginestoux, seigneur de Vernon, audit
diocèse, et dame Marie Despinchal, veuve de noble Joseph de Ginestoux,
seigneur de Saint-Vincens, administraresse de la per sonne et biens de
noble Henry de Ginestoux, seigneur de Bozas, Empurany, Saint-Phélipsein
et autres places, son fils, demeurant au château de Bozas, au Haut pays
de Vivarais, assignés". (Chartrier du château de Vaurenard près
Villefranche (Bhône).
M. J. de Lubac nous indique comme ayant possédé Vaussèche, la famille
Maurice, alias Coiratier. Cette maison est connue dès le XIIIe siècle
sous le nom de Maurice, elle changea ensuite son nom en celui de Charvy
ou Gharvil, puis en celui de Chervil sous lequel elle est surtout
connue. Pillé au moment de la révolution, la demeure est achetée en 1813
par Jean Pierre Po. À huit kilomètres environ de Vernoux-en-Vivarais,
enfoui dans les sapins, ce château, construit aux XIVe et XVIe siècles,
présente encore des façades et des intérieurs pleins d'intérêt. Deux
campagnes de constructions avec deux hautes tours circulaires. Accolée à
l'une des façades, une aile Renaissance sur deux étages rythmés par un
cordon mouluré et des meneaux, abrite des cheminées monumentales dont
l’une surtout attire l'attention par sa qualité et son importance hors
pair en Vivarais. Sa hotte, largement festonnée sous les plafonds
français de la salle d'honneur, est une réussite de proportions. Elle
évoque la grande cheminée (XVe siècle) du château de Bagnols (Rhône).
Éléments
protégés MH: la cheminée de la grande salle du premier étage :
classement par arrêté du 6 février 1981. Les façades et les toitures du
château : inscription par arrêté du 6 février 1981.
château de Vaussèche 07240 Vernoux-en-Vivarais
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