Château de la Roche
Fin
du XIIe siècle, après 1164, pancarte des donations faites à l’abbaye de
Mazan au lieu d’Issanlas. Témoin : Raymond de Mirabel. Vers 1170-1174
Raymond de Mirabel est chanoine de l’Église de Viviers. En 1175,
engagement pris par Geoffroy de Barrès de rendre à Jocerand de Baix les
castra de Barrès et de Rochessauve. Ils s’engagent sous peine de 10 000
sous à respecter cet accord. Sont donnés entre autres pour garants :
Pierre Audigier, Raymond et Etienne de Mirabel pour 500 sous. Vers 1215,
Guillaume Hugues de Pierregourde et sa femme Béatrice, fille de
Guillaume du Béage, vendent à Pierre de Mirabel divers droits et
notamment tout ce qu’il possédait dans le castrum et mandement de
Mirabel. Bertrandus de Feltro confirme à l’abbé de Mazan une donation de
pâturages en 1226 faite autrefois aux moines de Mazan dans le mandement
de Mirabel. Echange conclu en 1249 entre Etienne de Mirabel et Marie,
sa femme, d’une part, et Aymar de Poitiers, comte de Valentinois,
d’autre part. Le comte cède notamment tout son avoir dans le mandement
de Mirabel. En 1258, Aymon de Genève, évêque de Viviers, acquiert le
fief du castrum de Mirabel. Vente en 1286 de dix quartes de froment de
rente à prendre in tenemento dicti castri de Mirabelo par Augier Ribot
et ses frères, moines de Saint-Chaffre, à Pierre Bernard. Sont présents :
Hugues de Mirabel et Pons de Mirabel, seigneurs de Mirabel. Hommage en
1298 de Guillaume de Mirabel à Aldebert de Peyre, évêque de Viviers,
pour le château de Mirabel. Le chapitre de Viviers donne en 1301
procuration au chanoine Hugues d’Arlempdes pour faire hommage à l’évêque
à raison de la part qui appartient au chapitre dans la villa de
Bourg-Saint-Andéol et dans les castra et mandements de Mirabel et de
Rochessauve. En 1319, Pons de Mirabel, coseigneur de Mirabel, et Pierre,
son fils, rendent hommage à Giraud Adhémar, seigneur d’Aps, pour la
seigneurie et la juridiction du tènement de Saint-Nazaire-sous-Coiron.
En 1334, Pierre de Mirabel, en présence de son fils Pierre héritier
universel, seigneur de Mirabel, de Pons, seigneur de Mirabel, et
d’Aymar, évêque de Viviers, reconnaît tenir en fief franc et noble, ab
antiquo, de l’évêque et du chapitre de Viviers le fortalicium du castrum
de Mirabel et plus largement tout ce qu’il a dans le castrum et le
mandement de Mirabel.
Le plateau basaltique du Coiron présente sur son rebord méridional
plusieurs digitations limitées par des falaises presque verticales. Les
vestiges des châteaux de Mirabel occupent l’extrémité d’une de ces
langues de basalte. Le plateau de Mirabel comptait au Moyen Âge deux
châteaux, l’un à l’est et l’autre à l’ouest, tous deux ayant pour centre
un haut donjon quadrangulaire. Ces deux châteaux ont vraisemblablement
pour origine le partage en coseigneuries du castrum de Mirabel, au moins
dès le XIIIe siècle. Le château oriental a disparu, il ne subsiste de
celui-ci que quelques rares vestiges de maçonnerie très arasées, dont
les bases d’un donjon. Cependant, une vue perspective réalisée en 1628
par Jean de Beins, lors du siège de Mirabel par le duc de Montmorency,
montre très nettement les deux châteaux et le bourg castral dans son
enceinte58. Le château est, comme le château ouest, est dominé par un
donjon carré. Il compte de plus un ensemble massif de constructions,
difficilement identifiables, adossées au sud et à l’ouest contre la tour
; celles-ci sont sans doute postérieures au donjon. Le château oriental
est démantelé au XVIIe siècle sur ordre de Richelieu et se ruine peu à
peu au fil des siècles. Le château occidental a connu un sort voisin,
mais, à l’inverse du château oriental, le hasard a permis la
conservation du donjon. Ce dernier ainsi que les bâtiments qui le
jouxtent ont été l’objet de relevés, de travaux de fouilles et de
restaurations de 1972 à 1995 par leur propriétaire, Pierre
Margot-Belrichard. Du château occidental subsistent, outre le donjon,
les ruines d’une enceinte très arasée et divers bâtiments (dont
peut-être une autre tour) groupés au pied du château ; la datation de
l’ensemble s’échelonnant, selon P. Margot-Belrichard, entre le XIIIe et
le XVIIIe siècle. Le donjon est de plan presque carré ; il mesure hors
œuvre 6,85 m x 7,40 m avec toutefois un saillant de 0,68 m x 1,58 m,
abritant des latrines, à son angle nord-est. Les murs ont une épaisseur
constante, du haut en bas de la tour, de 1,45 m à 1,58 m. Celle-ci est
bâtie en moellons de basalte, avec chaînage d’angle en grand appareil de
calcaire gris clair.
Dans son premier état, la tour présentait quatre niveaux (les deux
étages supérieurs étant totalement isolés des deux étages inférieurs) :
le rez-de-chaussée était charpenté et possédait une porte couverte d’un
arc en plein cintre au sud (l’appartenance de celle-ci au premier état
du bâtiment reste toutefois sujette à caution) ainsi qu’au moins une
ouverture étroite ; le 1er étage, voûté d’ogives, était accessible par
une porte située à 2,50 m de hauteur sur la façade sud au-dessus de la
porte du rez-de-chaussée ; les ouvertures qui devaient percer ce niveau
ont toutes disparu lors de remaniements ultérieurs. La présence d’une
haute voûte (elle culmine à 5,50 m) ainsi que de latrines font sans
doute de cette pièce une salle à vocation résidentielle ; le 2ème étage
n’était pas accessible directement de l’intérieur depuis le 1er étage.
Un système d’escalier extérieur reliait la porte du 1er étage à une
porte située à 6,40 m du sol à l’ouest qui ouvrait elle-même sur un
escalier droit, pris dans l’épaisseur du mur nord, qui débouchait dans
la salle du 2ème étage. Ce troisième niveau, charpenté, était
apparemment aveugle dans son état d’origine, mais disposait toutefois
dans son angle nord-est de latrines ; le passage du 2ème au 3ème étage
s’effectuait sans doute par une trappe ménagée dans le plancher. Ce
quatrième niveau, couvert d’une voûte en plein cintre, était percé à
l’ouest d’une étroite porte donnant accès à une bretèche de bois
surplombant le départ de l’escalier extérieur desservant le 2ème étage ;
enfin, une terrasse, accessible par un escalier pris dans l’épaisseur
du mur, surmontait l’ensemble. Un petit bourg, chef-lieu de l’actuelle
commune de Mirabel, s’est développé immédiatement au pied du plateau
portant l’ensemble castral. Ce bourg castral a été enclos dans deux
enceintes successives venant se refermer sur les falaises de la table
basaltique. La dernière enceinte, sans doute de la fin du XIVe siècle et
encore relativement bien conservée : elle était cantonnée de plusieurs
tours circulaires, munie d’une tour-porte au sud-est et percée d’une
autre porte au sud-ouest. C’est cette dernière enceinte que représentent
les deux vues anciennes de Mirabel ; l’enceinte primitive
n’apparaissant que sur le cadastre napoléonien.
Éléments protégés MH: les ruines de l'ancien château de la Roche : inscription par arrêté du 24 juillet 1972.
château de la Roche 07170 Mirabel
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